Difficile de se lancer dans la rédaction de cette newsletter sans penser à la situation actuelle... mais comme dirait le chat de Geluck (et tout plein d'autres), il vaut mieux être un confiné qu'un con fini. Alors hop hop hop, la vie con-tinue.
Au sommaire de ce dernier épisode, les dernières p'tites nouvelles de la ferme, un focus sur la gemmothérapie (puisque nous sommes en plein dans la période d'éclosion des bourgeons), les produits à la une et pour finir, une petite recette maison toute douce.

Nous avons opté pour un mélange d'engrais vert intéressant, et pour son apport en matières azotées, et pour la capacité de ses racines à briser les mottes d'argile du sol: avant de monter la serre, nous sèmerons donc du seigle et de la vesce. Sur la photo de droite, nous avons passé la motobineuse pour enfouir les crottins, feuilles, compost. D'ici une quinzaine de jours, nous tenterons le semis d'engrais vert qui sera à son tour enfoui après broyage à l'automne. Si tout se passe bien, on aura amélioré suffisamment le sol pour y implanter nos petites verveines, aujourd'hui à l'état de boutures.... Si tout se passe bien.
 

En attendant la grande serre, nous en avons mis une petite... cela nous permet de commencer nos semis à l'abri, et de protéger nos nombreuses boutures des nuits encore (trop) fraîches. Cette année, de nouvelles plantes seront mises en place sur nos terrasses: le basilic, le fenouil, la livèche et la coriandre que nous distillerons pour l'hydrolat (et peut-être un chouia d'huile essentielle), l'armoise annuelle que nous déclinerons en teinture mère (la médecine chinoise la plébiscite depuis 2000 ans), le tulsi ou basilic sacré (très utilisée en médecine ayurvédique), la camomille romaine (particulièrement connue en médecine... romaine....:/), les goji, le chardon marie... et j'en passe. Tout ça histoire de pas s'ennuyer.

Je continue... dans la famille "changement dans le décor", je demande...

... la caravane de tonton Philippe. Enfin, DU tonton DE Philippe. (Philippe étant le très sympathique gérant du camping L'or Vert à Aubres qui nous a vendu la caravane, donc, de son tonton).
Dans la dernière newsletter, nous vous annoncions un projet d'hébergement à la ferme, et bien... ça n'a absolument rien à voir. La caravane, nous l'envisageons pour les stagiaires, les amis, voire même les neveux en quête d'un séjour de confinement dans le confinement. Elle est arrivée, non sans mal, et bien installée dans son écrin de verdure. Avis aux amateurs de sensations douces et cosy...

 

Lorsque nous évoquons la cueillette des bourgeons, en règle générale, cela suscite des questionnements. "Ca sert à quoi?",  "Mais si on prend les bourgeons y'aura pas de fruits?", "ça macère dans quoi?" et plus rarement: "on peut vous aider?"
Alors pour toutes ces questions qui, sans doute, vous brûlent aussi les lèvres, et bien nous allons tenter d'apporter des réponses simples.

Mais qu'est-ce que c'est que la gemmothérapie?
La gemmothérapie est une médecine non conventionnelle rattachée à la phytothérapie. Elle a été fondée par un médecine homéopathe belge au début du 20ème. Elle utilise les bourgeons et jeunes tissus des arbres et arbustes qui, en tant que tissus embryonnaires, contiennent toute la puissance de la future plante. Le bourgeon contient toutes les substances qui vont permettre à un organisme végétal de s'auto générer: actions de régénération, rénovation, anti-vieillissement recherchées par l'homme. La gemmothérapie stimule le fonctionnement cellulaire, régénère les cellules et améliore les liaisons entre elles. L'extrait de gemmothérapie est donc un concentré d'informations renfermant le potentiel de développement de la plante entière. 

Bourgeons? quels bourgeons?
En gemmothérapie, ce sont bien les tissus embryonnaires qui nous intéressent, donc non différenciés. Ainsi, ce sont les bourgeons de feuilles que nous recherchons, et non les bourgeons de fleurs. On ne touche donc pas aux futurs fruits! Et puis il n'y a pas que les bourgeons non plus! tous n'en ont pas... on utilise aussi les jeunes pousses (genévrier, ronce, buis, olivier...), et même des radicelles (seigle, maïs..).

(jeunes pousses de buis)

Et la macération?
Dès la récolte, afin de préserver au maximum la vitalité des bourgeons, nous les mettons en macération. Le plus tôt est le mieux, nous partons donc en cueillette avec des bouteilles de macérât, constitué, à parts égales, d'alcool à 96°, d'eau de source et de sirop d'agave. Les bourgeons sont laissés trois semaines en macération, à l'abri de la lumière et de la chaleur, et sont dynamisés tous les jours par un mouvement régulier qui permet d'amplifier les propriétés.

Comment en savoir plus sur les propriétés des bourgeons?
Nous recommandons des ouvrages qui font référence en la matière, notamment ceux de Christian Escriva (Précis de phytothérapie, extraits de gemmothérapie et teintures mères), ou le magnifique livre des Docteurs Ledoux et Guéniot (La phytoembryothérapie). Vous pouvez aussi demander conseil à votre naturopathe, et même à votre pharmacien (bien qu'il ait sans doute un peu autre chose à faire en ce moment)

Bon confinement à tous, bon courage... portez vous bien et prenez soin de vous.