Qu'est-ce qu'un hydrolat

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Qu’est-ce qu’un hydrolat ?

 

Parmi les questions que l’on nous a posées lors des visites à la ferme cet été, c’est sans doute celle qui est revenue le plus souvent.

Alors si vous voulez tout savoir, j’espère que cet article saura vous contenter.

 

Quelques définitions

Le Larousse donne une définition bien succincte, et pas très éclairante : l’hydrolat n’est autre que de l’ « eau distillée aromatisée ».  Le Robert est, quant à lui, un peu plus précis : « Eau chargée, par distillation, de principes végétaux volatils. »

Nous y voilà. Un hydrolat est donc issu de la distillation de plantes.

 

Et l’eau florale, c’est pareil ?

Oui, on parle d’eau florale quand on distille les fleurs. C’est le cas pour l’eau florale de rose, de bleuet ou encore de calendula.

 

Oui mais la distillation, en fait, c’est quoi exactement ?

Petite parenthèse, qui s’avèrera un rappel inutile pour certains et un point de départ indispensable à la compréhension pour d’autres.

La distillation est une méthode d’extraction des principes actifs d’un végétal. Ce dernier, frais ou sec, entier ou broyé, est traversé de bas en haut par un courant de vapeur d’eau qui va entraîner ses composés aromatiques. La vapeur d’eau est ensuite condensée en circulant dans un serpentin plongé dans l’eau froide. Une fois condensée, la vapeur redevenue liquide se décompose en deux fractions distinctes de par leur densité différente : l’huile essentielle, quand il y en a dans la plante distillée, se retrouve au dessus et l’eau distillée, ou hydrolat, est dans la partie inférieure.

 

 Schéma de principe de distillation

notre distillerie

Notre installation: à gauche, le bouilleur bois. Au centre, le vase dans lequel on met les plantes. A droite, le condenseur.

 

Vous connaissiez pour la plupart l’huile essentielle comme produit de la distillation mais maintenant vous l’avez compris, il n’y a pas qu’elle qui puisse être recherchée. Par ailleurs, on distille également des plantes qui ne contiennent PAS d’huile essentielle, c’est le cas du bleuet par exemple. Les plantes renferment aussi des molécules hydrosolubles actives qui, entraînées par la vapeur d’eau, se retrouveront diluées dans l’hydrolat. Notez également qu’en cas de présence d’huile essentielle dans la plante, on en retrouve une faible concentration en émulsion dans l’hydrolat (jusqu’à 1% pour des hydrolats de qualité).

 

 

Mais quels sont les critères de qualité d’un hydrolat ?

Il existe un bon nombre de facteurs qui influent sur la qualité d’un hydrolat. Le premier, et sans doute le plus évident, c’est l’état du végétal distillé. Comment a-t-il été cultivé ? quand et comment a-t-il été récolté, préparé ? On sait que certains composés de produits phytosanitaires peuvent se retrouver dans les produits de la distillation. Il va de soi que pour des hydrolats à visée thérapeutique, il est essentiel de les préférer à base de plantes issues de cultures biologiques. Mais il n’y a pas que ça… il faut savoir quand récolter les plantes, à quelle saison mais aussi à quel moment de la journée, et savoir quelle partie prélever pour la distillation. Et ça, vous ne le verrez pas sur l’étiquette… Préférez un hydrolat issu d’une production artisanale (comme le nôtre !!!!), où le distillateur est très souvent celui qui a semé, cultivé, récolté la plante. Il pourra vous détailler toutes les étapes de l’élaboration de son hydrolat, et vous verrez que rien n’est fait par hasard !

Ensuite, la qualité de l’hydrolat dépend bien sûr de la qualité de l’eau utilisée. Il faut préférer une eau de source pure et naturelle à l’eau du réseau ayant subi plusieurs traitements pour la rendre « potable ». Seule une eau pure, sans résidus de pollutions chimiques, peut permettre le recueil de l’ensemble des molécules hydrosolubles si fragiles de la plante en respectant qualitativement sa composition naturelle. Et je ne parle pas de la question de l’empreinte énergétique de la plante…

Vient ensuite la distillation en elle-même, qui répond à certaines règles, mais qui dépend aussi beaucoup du savoir-faire du distillateur. Je ne vais pas rentrer dans des détails sur les temps de distillation ou les méthodes de préfanage, ça compliquerait l’exposé inutilement. Mais un point me paraît intéressant à ajouter : la quantité d’hydrolat prélevée dans une distillation. En effet, si vous avez le schéma en tête, vous comprendrez bien que tant qu’on envoie de la vapeur d’eau dans les plantes, on récupère de l’hydrolat à la sortie. C’est sans fin….. Oui mais. C’est un peu comme pour une tisane. Quand vous ré-infusez vos plantes encore et encore, votre tisane finit par n’être plus qu’une tasse d’eau chaude. Il n’y a plus rien à extraire des plantes.

Comme il difficile, et subjectif, de juger visuellement (ou au nez !) si il reste des principes actifs à extraire des plantes lors d’une distillation, la décision du distillateur de l’arrêt de  la distillation peut être tout aussi difficile et subjective. Heureusement, il existe des guides… nous avons pour notre part choisi de suivre le cahier des charges du Syndicat des SIMPLES (lien) comme référence. Ainsi, pour chaque kilo de plantes fraîches distillé, nous prélevons un litre d’hydrolat. Au delà, même si l’hydrolat reste encore bien odorant, nous estimons que les principes actifs sont trop dilués pour faire valoir une utilisation thérapeutique. Pour vous donner une idée, le cahier des charges d’un label cosmétique bio préconise 20 litres d’hydrolat par kilo de plantes fraîches.

 

Comment ça se conserve ?

Les hydrolats sont naturellement fragiles, puisqu’au mieux, ils ne contiennent qu’une très faible quantité d’huile essentielle. Ainsi, contrairement à ces dernières qui se conservent très bien (elles ont toutes des propriétés anti-oxydantes et anti-infectieuses), les hydrolats sont facilement sujets aux contaminations bactériennes. L’oxydation (air, chaleur, lumière) peut dénaturer le produit et changer son aspect et son odeur.

Il faut donc veiller à protéger les hydrolats de l’air et de la lumière, et les conserver à une température stable et plutôt fraîche. Les hydrolats provenant des plantes riches en huile essentielle se conservent naturellement plus longtemps sans dégradation.

 

 

Bon et maintenant, on en fait quoi ?

Voilà, vous savez maintenant en théorie ce qu’est un hydrolat, et comment on l’obtient, et ses critères de qualité. Mais j’entends d’ici la question suivante, la deuxième la plus fréquemment posée par nos visiteurs : comment on l’utilise ?

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